zaa

dimanche 21 juillet 2013

WickedPedia : Azazel

Azazel est une créature démoniaque dont l'origine, l'étymologie et la signification constituent une affaire encore complexe, mais on peut considérer sans trop se tromper que le nom Azazel s'applique bien à une entité.

Dans la Bible (Levitique 16:8-10.22), on le trouve sous la forme AïZAZL  ('ayin - zain - aleph - zain - lamed), que Janowski et Whilelm supposent dérivée de 'azzal, ce qui permet d'avancer comme hypothèse étymologique l'expression 'azz, "être fort" + 'al ("dieu") et de considérer qu'il s'agit du "résultat d'une métathèse consonnantique" (Janowski in Dictionary of Dieties and Demons, article "Azazel, p. 128a, Brill, Cambridge 1999).

Selon toute vraisemblance, Azazel serait bel et bien l'épithète d'un démon. L'étude comparative des expressions "pour Azazel"/"pour Yavhé" pourrait faire valoir que Azazel est un nom  propre désignant une sorte d'être surnaturel ou d'une personnalité démoniaque. L'élément le plus probant concernant le fait qu'Azazel serait un "démon du désert" à forme de bouc est la plaque d'ivoire de Meggido (Loud, The Meggido Ivories [OIP 52: Chicago 1939] Pl. 5,4.5) mais ce point a été critiqué par Janowski et Whilelm (1993:119-123).

On peut également considérer Azazel comme étant un toponyme signifiant "lieu de précipitation", ou encore que son nom est la combinaison des termes 'az (bouc) + 'ozêl (partir au loin, disparaître; cf. l'arabe zl), signifiant ainsi "le bouc qui part au loin" (cf.  Levitique 16:8.10 apopompè pompaios ; caper emissarius dans la Vulgate, d'où scapegoat en anglais, bouc-émissaire en français).

Pour ce qui est du rite, l'origine syro-anatolienne semble être la plus convaincante. La pratique rituellique de l'élimination des mauvaises énergies par le biais d'un sacrifice d'animal y est établie depuis le IIème millénaire avant notre ère et trouve des paralèlles dans la Bible et dans les textes extra bibliques; cette tradition a transité par la Mésopotamie et a également été transmise dans la Grèce ionienne (les rites de Pharmakos à Colophon, Abdera, Athènes et Marseille). Des éléments hurrites en provenance de Kizzuwatna, des rituels cananéens très similaires (KTU 1.127:29-31), confirment le lien entre l'origine anatolienne  et les traditions rituelliques israélo-palestinienne. Certains évoquent des analogies ougaritiques entre 'azza'l et 'azb'al (KTU. 1.102:27). On peut également considérer le hurrite azus/zhi, l'akkadien azas/zhu(m) dans le cadre de rituels issus du nord syrien (Alt 126.17.24.28). La forme azus/zhi apparait fréquemment dans le grand rituel itkalzi en connexion avec un lexique sacrificiel et négatif (par ex.: arni, péché, akk. arnu). Sur la base azaz- azuz-, la seule étymologie sémitique possible est la racine 'ZZ, akk. 'ezezû, "être en colère", héb. 'azaz, être fort.

"Puisque "la colère de la divinité" dans cette tradition rituelle peut être comprise comme une impureté qui doit être remédiée rituellement, l'expression l'z'zl (*l'zz'l) peut donc être dérivée d'une définition originelle du rite d'élimination, dont la signification pourrait être transcrite comme "pour 'azaz'el = pour [l'élimination] de la colère de la divinité" (pour une critique de ce point, voir Dietrich et Loretz 1993:106-115).

Le processus de diabolisation d'Azazel va surtout s'intensifier sous l'influence dualiste (1 Enoch 8:1; 9:6; 10:4-8; 13:1; 54:5-6; 55:4; 69;2).

Les occurrences.

L'expression "AïZAZL" n'apparait en l'état que dans le Lévitique (3 occurences) et dans un fragment du Livre des Géants du fond Qumran (4Q203, fragment 7), tandis que la forme AïZZAL apparaît en 4Q180 frag. 1 (1 Enoch, 2 occurences) ainsi qu'en 11Q19 col. XXVI (2 occurrences). Si dans ce dernier document, il s'agit bien de notre bouc émissaire, le personnage décrit en 4Q180 pourrait être en réalité Azael, car l'entité nommée Azazel ici est décrite comme étant à la tête du cortège de ceux qui allèrent vers les filles de l'homme. Il est surprenant que cette éventuelle confusion ne soit pas évoquée dans le D.D.D., d'autant que les références para-bibliques citées sont sans équivoque. Dans le livre d'Enoch, l' expression AïSAL (4q201 col. III, v. 9) a été retranscrite " 'Asa'el". Janowski évoque 1 Enoch 10:4-8; pour notre part, nous avons repéré en 4Q201, col. V, un AZL (Azael) en 1 Enoch 10:3-4. Ce point doit être éclairci, car on sait combien "Aza" et "Azael" sont connus dans la judaïsme rabbinique en tant que meneurs de la rebellion angélique originelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire