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dimanche 12 mai 2013

Altermonde-sans-frontières

Tout récemment, en papillonant dans Google-Actualités, je suis tombée sur le site [Altermonde-sans-frontières]. Beaucoup d'articles et de réflexions très intéressants. Comme par exemple cette interview d'Aminata Traoré, ancienne ministre malienne de la Culture qui s'est vue refuser, à l'initiative du gouvernement français, un droit de circuler dans l'espace Schengen.

Interview que j'aurai bien retranscrite ici bien sûr. Seulement voilà : en cliquant sur la rubrique "Contact", un dysfonctionnement technique m'empêche d'adresser une demande d'autorisation de copie (voyez par vous-même).

Avec ça, la première fois que j'ai cliqué sur le lien de contact, un pop-up de type publicitaire (admin-business) s'est ouvert. Et ça m'a un peu chiffonnée. On dénonce ça et là le comportement aberrant de la course au pognon tout en alimentant la même course.Il va de soi que les recettes et bénéfices des annonceurs ne vont pas aller dans les poches des petits exploitants qui se font laminer par le système; pas un seul centime n'ira à la soupe populaire. Bon d'accord, j'abuse un petit peu, mais quand même, ça m'a fait comme quand j'avais eu le chiffre du budget "carburant" de toute l'équipe de reporters de Nicolas Hulot, le grand amoureux de l'environnement...

Mais passons; c'est quand même bien dommage qu'on ne puisse pas contacter l'équipe de ce site. Je suis notamment tombée sur un billet faisant la promotion d'un bouquin dénonçant  l'Eglise de Scientologie comme "secte d'Etat"... Et évidemment, on y retrouve tous les torts de la grande chasse aux "sectes". Bien sûr, le suicide en 2006 d'une des membres de l'Eglise "qui avait contracté auprès de la secte une dette de 200 000 euros" est une affaire "grave". Ce qui m'interroge, c'est la manière de rendre justice dans ce genre de cas. Ainsi, dès qu'il s'agira de structures classifiées comme "secte" dans le nauséabond rapport parlementaire Guyard, le cas est traité simplement : on estime que le créancier a une part de responsabilité dans le suicide de la victime et on met tout en place pour le condamner, et, à défaut d'y arriver (il faut dire que le délit de manipulation mentale est loin d'être évident à traiter), on taxe. Alors ça, pour faire cracher du fric, y a du monde. Les victimes? On s'en fout, tant  que dans l'opinion publique continue de s'agiter la pancarte "Sectes=Danger".

Mais quand il s'agit de suicides d'employés chez France Télécom, EDF ou dans le secteur banquaire? N'est-ce pas aussi grave? Voire encore plus? Quand il s'agit des négligences sanitaires de la grande distribution, quand il s'agit des fautes lourdes de certains promotteurs immobiliers qui saccagent l'environnement? Quand il s'agit des publicitaires qui veulent toute la journée nous faire avaler leur saloperie tout en nous serinnant 200 fois par jour qu'on doit mangerbouger.fr ??

C'est bizarre cette façon qu'on a de voir du danger où il y en a, mais de minimiser là où il y en a encore plus... Prenons la sécurité routière par exemple. Allez ça représente quoi, entre 3000 et 4000 morts annuels. Passons outre les dégâts colatéraux. Curieusement, tous les ans, on nous propose des bolides qui vont encore plus vite que l'année d'avant, avec plus de panache et plus de confort. Là, point de mission interministérielle. Oh bien sûr, il y a déjà tout un attirail juridique pour y remédier. Mais le chiffre bouge peu. Et puis la justice et la route, c'est un vrai bordel. Je ne ferai que rappeler cette sordide histoire d'un ancien conseiller municipal de Lyon, octagénaire,  qui, en fin d'année 2002, alors  qu'il conduisait de nuit après avoir entre autre pris des médicaments interdisant de prendre le volant, a fauché à vive allure cinq sapeurs-pompiers qui intevenaient sur un accident. Combien de pères familles ont trouvé la mort ce jour-là? Les articles n'en parlaient pas, mais on se doute bien que le Noël ne fut pas au beau fixe. "En raison de la violence du choc, un corps n'a jamais été retrouvé". Notons que bien que notre octagénaire roulait à plus de 150 km/h sur une portion limitée à 90 km/h, il ne comparaîtra que pour homicide involontaire; il sera condamné à 5 ans de prison mais n'en fera qu'un compte tenu de son grand âge. Même si lapression exercée sur la pédale d'accélérateur dépendait à 100% de la volonté du conducteur, même si le code de la route indique bien que outre passer la limitation de plus de 25 km/h est un danger mortel, tant pour soi que pour les autres, il s'agit d'un homicide involontaire. 5 ans de prison, un seul effectué, 80.000 euros d'amende, 5 décès, un corps disparu. Bien évidemment, ça n'enlève rien à la gravité du suicide de Gloria Lopez. Suicide tout aussi  grave que ceux des employés de France-Télécom ou d'établissements bancaires pour cause de harcèlement moral ou autre. Mais on ne saura hélas pas pourquoi une procédure coule de source dans le cas de l'Eglise de Scientologie et pas dans le cas, de France-Télécom ou d'EDF.

[Altermonde-sans-frontières] est un site intéressant; mais la lutte qu'on prétend y mener se dirige-t'elle vraiment vers un autre monde?

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